« Regardez, vous n’avez pas envie de le protéger celui-là ? », interroge Fabien Boileau, directeur du Parc naturel marin d’Iroise (PNMI) à l’issue du conseil de gestion, jeudi 6 février, à Brest (Finistère), en désignant du doigt la photo d’un grand gravelot, un oiseau nicheur qui n’a de grand que le nom, petite boule duveteuse blanche et grise.
Chaque combat a besoin de son ambassadeur et l’oiseau marin qui a élu Molène comme zone refuge est celui du projet d’extension de la réserve naturelle nationale d’Iroise, gérée par le PNMI.
La réserve initiale, créée en 1992, couvre trois îlots de l’archipel (Banneg, Balaneg et Trielen), soit 40 hectares. Le projet consiste à étendre le périmètre de protection aux autres îles et îlots non habités de l’archipel et à leurs estrans pour préserver la biodiversité : végétaux, phoques, oiseaux…
Lancé il y a un an, ce dossier d’abord mal accueilli en local a fait l’objet d’une « concertation permettant d’arriver à un consensus », a insisté Fabien Boileau. « Nous avons adapté le projet aux enjeux et activités, c’est de la dentelle », a-t-il souligné.
Le projet d’extension a été présenté au comité national de protection de la nature, rattaché au ministère de l’Écologie, le 29 janvier, et a reçu un avis favorable. Les porteurs du projet attendent désormais que le ministère se prononce.
La phase d’enquête publique devrait être lancée en juin, pour une entrée en vigueur de l’extension envisagée en 2021. La réserve sera toujours accessible, pour la promenade ou la pêche à pied, mais l’accès à certaines zones sensibles bien délimitées pourrait être réglementé, voire interdit à certaines périodes.